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Vanina S'en Va

Véronique Pestel

{Refrain:}
Vanina s'en va
Vanina s'en va de la vie
Comme vous et moi, va
Comme vous et moi, quand c'est fini
Un jour ou l'autre
D'un jour à l'autre ou lentement
L'un derrière l'autre
Chacun regagne son néant
Vanina s'en va
Vanina s'en va, c'est pas grave
L'a bien vécu, va
Son grand siècle de bout en bout
De guerre en paix, de droite à gauche à rien du tout

Premier Jaurès, premier amour
Ambulancière de nuit, de jour
Pour ne plus entendre là-bas le glas qui sonne
Les années vingt lui font l'humour
D'une insolence à cheveux courts
Le droit de vote est à deux pas de charleston

Alors les trente font la java
Pour la retourner comme un bas
Mais elle choisit Colette et rit de Montherlant, ha !
Quand elle n'est pas au syndicat
Garbo la trouble au cinéma
Pour faire une femme, évidemment, c'est un peu lent

{au Refrain}

L'été trente-six est populaire
Mais un congé chez les Ibères
Brise son rêve et c'est la grève où vient s'échouer
Son désespoir de plein hiver
Quand l'an quarante se perd en guerre
Et qu'il faut bien que nagent ou crèvent les bafoués

Alors en dépit des képis
La voilà qui passe au maquis
Sur son vélo, des lettres lentes de menace
Jusqu'à ce jour de Normandie
Qui la débarque bien en vie
Sur le quai des années cinquante, le temps passe

Vanina s'en va
Vanina s'en va, c'est pas grave
L'a bien vécu, va
Son grand siècle de bout en bout
De guerre en paix, de droite à gauche

Quinquagénaire à Saint-Germain
Quand déchantent les lendemains
Parce que l'empire français salope les Droits de l'Homme
Mais un printemps estudiantin
La fait rejouir de son latin
Chez les Salopes à la Sorbonne

Et c'est à l'art d'être grand'mère
Qu'elle ira frotter ses chimères
Chez les cathos pour être utile à quelque chose, ah !
La grande chose humanitaire
Qui la porte, nonagénaire, à croire encore aux justes causes

{au Refrain}

Debout !






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