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Génération

Octobre

Et puis mes mots sont fatigués
Et puis mes mouvements sont trop lourds...

Je sais pas ce que j'ai ces temps-ci, je me sens pas bien
Physiquement, à moitié mort sur la rue du Parc avec les
Vieux Grecs aussi tannés que moi d'avoir trop bu sans rire, d'avoir trop attendu d'une jeunesse qui sèche
Tranquillement dans le coin comme un vieux jouet qu'on a rangé,
Comme une folie qui doit passer, dites-moi le donc que je suis pas tout seul...

Des fois ça file pas pire, on va à la classe ou au travail,
On prend un break à la grosse cafétéria, on jase avec les chums,
On sait pas trop où on s'en va, mais
On a des bonnes journées pleines, on n'a plus le temps
De penser, de rêver, d'aimer...

Attendre dix-sept minutes pour l'autobus qui va nulle part,
Se tourner les pouces le samedi soir parce qu'on va tout le temps
Aux mêmes places, aller faire un petit tour dans le Vieux avec les
Vrais Québécois tough, pis faire l'amour régulièrement sans que ce soit
Toujours le gros fun, lire un bon livre, "Appelez-moi Lise",
Appelez-moi donc, qu'on se réchauffe...

Où est-ce qu'on s'en va mes amis dans notre petit train de vie tranquille?
Y'a toi en haut de ton grand hôtel qui envoie chier tout Montréal,
Y'a celle que j'aime qui pleure dans le coin parce que c'est toujours la même chose,
Puis je peux rien faire contre ça, je sais pas pourquoi...

Au nom de tous ceux qui veulent vivre, je lève mon poing au ciel et crie ma chanson triste pour m'en sortir

Et puis mes mots sont fatigués
Et puis mes mouvements sont trop lourds
Et puis j'ai le goût de faire exploser ma vie "ben ordinaire"
Ordinaire...






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