Et ils marchent, aveugles dans le noir
L'oeil en peine et le coeur vide
Vides de mots et de phrase et d'histoire
Buvant au passage un verre, avides
Et ils courent à petits pas petits pas
Le souffle court des passions brûlées
Et ils cherchent une épave
Mais ils trouvent un autre soi-même, vidé
Où s'en vont mourir les hommes
Avec leur baluchon d'illusions
Où s'en vont mourir les hommes
Exilés de terre et de moisson
Ils s'endorment malgré eux d'alcool
Et s'enivrent de drogue et de fumée
Où donc est passée leur vie, trop folle
Entortillée comme un inséparable noeud
Et ils marchent vers où vers qui
Sans nom sans but sans foi sans mère
Oubliant le ciel le vent la pluie
Qui ressemblent aux marées de la mer
Où s'en vont mourir les hommes
Avec leur baluchon d'illusions
Où s'en vont mourir les hommes
Exilés de terre et de moisson
Et pourtant ils sont enfants de tout
Ils ont la terre en héritage
Tous les oiseaux tous les poissons
Tous les arbres sous leurs mains déménagent
Et pourtant l'Amour possède un Nom
Il est quelqu'un de Beau de Grand de Beau
Il est si haut si près de ta maison
Lève les yeux, baisse les yeux il est dedans
Et il passe Jésus de Nazareth
Le Fils de Dieu, le Seul le Vrai le Grand
Il regarde, il s'arrête
Il prend le temps, il prend le temps toujours le temps
Bienheureux, heureux les Pauvres
Car le Royaume des Cieux est à eux
Bienheureux tous les Doux
Ils recevront la terre en héritage
Bienheureux tous ceux qui pleurent
Car ils seront un jour consolés
Bienheureux les coeurs purs
Car ils verront Dieu
Bienheureux tous ceux qui ont soif
De Justice d'Amour et de Paix
Ils seront rassasiés
Appelés fils de Dieu
Bienheureux Miséricordieux
Car ils auront miséricorde
Bienheureux seras-tu
Si on t'accuse injustement
Bienheureux, heureux les Pauvres
Car le Royaume des Cieux est à eux
Bienheureux tous les Doux
Ils recevront la terre en héritage
Où s'en vont vivre les hommes
Avec leur baluchon d'espérance
Où s'en vont vivre les hommes
Récréés de terre et de maison